Chronologie des représentations rupestres: L’art rupestre de la région de Valence s’est déroulé sur une longue période, du Paléolithique supérieur, il y a 26 000 ans, à l’âge du bronze, il y a 3 500 ans. Il constitue un témoignage artistique précieux qui contribue à notre compréhension de la préhistoire.
Description générale de la destination: Valltorta : Le ravin de Valltorta s’étend sur environ 20 km et constitue l’un des principaux centres d’art rupestre au monde. On y recense actuellement 27 sites, la plupart présentant des peintures levantines. Leur emplacement dans le ravin suggère que le contenu idéologique de ces peintures était étroitement lié à la dimension stratégique du site. Abric del Mas d’en Josep (Tírig) : Un ensemble d’abris sous roche se situe sur la rive gauche du Valltorta, à 340 m d’altitude. Le Cingle del Mas d’en Josep, long de 40 m, comprend deux abris et un total de 25 peintures, appartenant pour la plupart au cycle levantin. Connues depuis 1917, elles n’ont fait l’objet d’une étude détaillée qu’en 2003. L’abri sous roche I présente 13 motifs de styles différents. Au sommet, on distingue un groupe de trois animaux esquissés et un symbole ramifié. Ces peintures ne peuvent être considérées comme levantines, mais elles ne correspondent pas non plus aux conventions de l’art schématique. En dessous, une tête de bovin naturaliste est semblable à d’autres du groupe de Maestrat. À droite, on distingue une série de figures : un homme grimpant à un arbre, un archer et deux groupes de flèches. On aperçoit également un autre archer en pleine course et une splendide figure de sanglier. L’animal est représenté de façon naturaliste, avec des défenses proéminentes et une queue dressée. Plusieurs flèches sont plantées dans son dos. Le second abri sous roche présente moins de figures et celles-ci sont moins bien conservées : deux animaux et un archer, avec une scène de chasse au cerf à droite. Le Cingle del Mas d’en Josep est ouvert au public. Cova dels Cavalls (Tírig) : Cet abri sous roche se situe dans une falaise sur la rive gauche du ravin de Valltorta. Il fut découvert par Albert Roda en février 1917 et classé monument historique et artistique en 1924. Figurant parmi les sites les plus visités de La Valltorta, il a subi de fréquents dommages, dont certains irréversibles. On y trouve de l’art schématique et une abondante iconographie levantine, avec des scènes, des archers et une figure féminine dont l’identité reste sujette à débat. La scène de chasse au cerf à l’arc est l’une des compositions rupestres les plus emblématiques : un groupe d’archers poursuit un troupeau de neuf cerfs, blessés par leurs flèches et fuyant à toute vitesse. Le site a été restauré en 1998 et une réplique grandeur nature est exposée au musée de Valltorta. Les Coves dels Ribasells ou del Civil (Tírig) : un ensemble de trois abris sous roche situés sur la rive gauche de la Rambla de la Morellana, un affluent du ravin de Valltorta. Ils conservent un petit nombre de motifs schématiques et de nombreuses peintures levantines. Le troisième abri est celui qui présente le plus grand nombre de figures, notamment un cheval au galop, une scène de danse avec quatre archers et surtout une scène complexe décrite par Juan Cabré comme une « danse guerrière ». Cette composition occupe plus de quatre mètres de paroi et constitue ainsi l’une des scènes les plus complexes de tout l’art levantin. Au centre, une ligne verticale sinueuse sépare deux zones. De part et d’autre de cette ligne, plusieurs groupes d’archers se font face. Au centre, deux figures plus imposantes se font dos à dos. Toutes les figures sont peintes selon les mêmes conventions, en rouge foncé avec quelques détails blancs. Cette composition est l’une des premières représentations de combat et la scène de bataille la plus élaborée de l’art rupestre ibérique. Cova Remígia (Ares del Maestre) : Cet abri se situe dans une falaise sur la rive droite du ravin de Gassulla, à 920 m d’altitude. Long de 20 m et profond de 9 m, il a été découvert en 1934 par Guillermo Espresati. Au total, 759 motifs ont été répertoriés dans six grottes, appartenant à sept phases stylistiques. L’art levantin prédomine, mais certaines figures peuvent être attribuées à l’art schématique. Dans le premier, on trouve plusieurs scènes de chasse ; l’une des plus représentatives est la scène de chasse au sanglier dans la grotte IV. Un groupe de six chasseurs poursuit des sangliers blessés par des flèches. D’autres animaux semblent morts, peints la tête en bas. D’autres scènes représentent des exécutions ou des châtiments infligés à des personnages humains, comme l’archer gisant sur le dos, blessé par des flèches, dans la grotte I, ou les pelotons d’archers fusillés, où des groupes d’archers lèvent leurs arcs contre des figures humaines criblées de flèches. Les figures animales sont également fréquentes, telles que le troupeau de chevreuils dans la grotte V et les représentations de ruches avec des abeilles butinant autour. Parmi les peintures schématiques, on trouve de petites figures humaines et des animaux, comme une chèvre à longues cornes dans la grotte III. L’abri sous roche est gardé par un gardien qui réside au Mas de la Montalbana, où des visites guidées peuvent être organisées. Les Coves de la Saltadora (Les Coves de Vinromà) : un ensemble d’abris sous roche dans une falaise de 200 m de long, dans le ravin de Valltorta, face au confluent avec le ravin de Matamoros, à 340 m d’altitude. Ces sites ont été découverts en 1917, et l’étude la plus détaillée a été réalisée par Eduardo Ripoll. Plus de 300 peintures sont regroupées dans 26 abris sous roche, répartis en deux secteurs. Le secteur nord comprend 18 abris ; les dix premiers présentent principalement des figures de petits animaux. Les abris centraux sont recouverts d’une couche d’argile qui rend les figures difficiles à déchiffrer. On trouve davantage de figures dans les abris 16 à 18, notamment des cerfs et des archers peints dans différents styles. Le secteur sud comprend huit abris sous roche. Le premier semble avoir été peint en rouge sur toute sa longueur, à en juger par les larges traces de pigment conservées. Dans le deuxième abri, les figures principales représentent un bovin naturaliste, un archer blessé par des flèches, deux sangliers et d’autres archers stylisés. Le troisième site présente une scène de chasse au cerf, et les autres abris reprennent les thèmes du cerf et des archers. La scène principale montre quatre grands cerfs, deux rouges et deux noirs ; un archer chassant les animaux se trouve à droite. En dessous, une scène représentant trois personnages aux têtes ornées semble danser ou converser, selon l’interprétation d’Antonio Beltrán. Abric de Centelles (Albocàsser) : Ce site abrite 200 figures levantines, regroupées en différents ensembles. Situé dans la haute vallée de la Valltorta, dans le ravin de Sant Miquel, il s’agit du site le plus élevé du Parc culturel. La plupart des œuvres semblent avoir été réalisées simultanément. Ce sont des figures de grande taille. Certains archers mesurent 35 cm. On distingue deux compositions principales. Dans l’une d’elles, un grand groupe d’archers marche, arcs abaissés, arborant de nombreux ornements. Un groupe de femmes porte des bébés et probablement des objets domestiques. Dans l’abri principal, un autre groupe de femmes entoure ce qui pourrait être le corps d’un homme. Quelques animaux semblent superposés aux grandes figures humaines ; ces ajouts sont probablement postérieurs.
Histoire du site: Les abris sous roche de la région de Valltorta-Gassalla sont connus depuis le début du XXe siècle. Les premières descriptions datent des années 1910 et 1920 et sont l’œuvre d’érudits locaux et de préhistoriens renommés tels qu’Henri Breuil. Après la guerre civile espagnole, de nouveaux sites ont été régulièrement découverts et étudiés dans des thèses et des monographies. En 1998, l’UNESCO les a inscrits au patrimoine mondial au titre de l’art rupestre méditerranéen. Depuis, sous l’égide du Musée de Valltorta, les sites font l’objet de recherches approfondies et d’aménagements pour l’accueil des visiteurs, afin d’assurer la préservation à long terme de ce patrimoine rupestre.
Description des ressources du musée: Le musée de Valltorta fait office de centre d’accueil des visiteurs et fournit des informations sur les aspects les plus intéressants du Parc culturel. Créé en 1994, il a pour vocation de conserver, d’étudier et de diffuser le patrimoine rupestre préhistorique de la Région de Valence, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1998. Le bâtiment, conçu par les architectes Miguel del Rey Aymat et Iñigo Magro de Orbe, se situe à Pla de l’Om, à Tírig, à 500 mètres des gorges de Valltorta. Il comprend des espaces de travail, dont un laboratoire, des réserves et une bibliothèque, et accueille des expositions temporaires et permanentes consacrées à l’art rupestre de la région. Le musée est également le point de départ des visites des abris sous roche de la zone Valltorta-Gassalla. Le musée de Valltorta mène des projets de recherche sur l’art rupestre, tandis que sa bibliothèque conserve des archives sur l’art préhistorique de toute la Région de Valence.